A Angélique
« Nos deux mondes cohabitent dans une seule et même réalité et pourtant ma réalité et la tienne sont bien différentes.
Dans mon monde, je vois des images, beaucoup d’images…
Il y a d’abord celles qui ornent les murs de nos villes, de nos musées, de nos maisons…
Il y a celles que l’on perçoit parfois dans le brouhaha visuel qui nous entoure : parfois une image surgit du grouillement de la vie, comme si le fait de devenir une image lui donnait soudainement un autre relief.
Il y aussi celles que l’on garde en mémoire et qui ressurgissent parfois dans nos pensées.
Et enfin il y a celles auxquelles on ne fait pas attention, car elles n’apparaissent qu’en creux : la découpe d’une grue sur le ciel, le vide entre deux immeubles d’une ville aux rues étroites, l’espace entre les rayons d’un vélo…
Innombrables pochoirs où le vide prend forme.
Ce sont ces dernières qui m’obsèdent.
Dans ton monde, il n’y a pas d’images, il n’y en a jamais eu. Et pourtant toute chose a une forme, une représentation… mais pas d’image.
Peut-être est-ce un monde où seul le plein peut prendre corps ?
C’est l’envie de confronter nos deux mondes qui me donnent envie d’explorer l’entre deux : entre le vide et le plein, entre un monde et l'autre, entre deux sensibilités, entre deux personnes… »
Virginie
